Vera et le vieil homme russe

Le vieil homme russe
Qui n’est pas vieux
Mais qui nous paraît vieux de toute sa bonté
Le vieil homme russe plante des tournesols
Et ramasse d’énormes cornichons
En roulant les r

Dans la cour ombragée,
Bruits de ferraille
La bassine de fer éraillée du rire des enfants
Les cris d’une guêpe qui se noie… L’eau chavire

Le soleil nous brule, le vieil homme
Roule et roule encore les r d’une comptine.
Le vieil homme a emporté nos âmes,
Le vieil homme russe a emporté ton âme.
Elle est restée coincée dans la graine d’un tournesol.

Toute ta vie tu as cherché dans les paradis artificiels l’ivresse du grand lilas blanc.

Ce matin la lune est pleine
Le vieil homme russe rit car tout est rond

La terre est roide, blanche gelée
Mais toi tu n’iras pas là où il fait si froid

Tu as choisis le soleil,

Les milles soleils du jardin de ton enfance qui te brulent

Ron ron ron, braises et flammes,
Emportent encore un bout de nos âmes.

 

À ma cousine Vera…
21 Janvier 2011